La migration est un phénomène complexe et multidimensionnel qui touche profondément le Tchad, un pays situé au carrefour de nombreux mouvements migratoires en Afrique centrale et sahélienne. Afin de mieux comprendre les dynamiques de la migration au Tchad et de formuler des réponses adéquates, un programme de formation intensif a été organisé du 18 au 31 juillet. Ce programme a réuni des experts de différentes organisations internationales et nationales pour discuter des enjeux, des réalités et des perspectives de la migration au Tchad voir même du monde. Chaque session a offert une analyse approfondie et des discussions interactives sur des thèmes spécifiques allant des déplacements forcés à la mobilité climatique, en passant par la gouvernance des migrations et la protection des migrants.
Il s'agit de la deuxième édition des cours d'été sur la migration au Tchad.
Jour 1 — Jeudi 18 Juillet : La Migration au Tchad : Enjeux, Réalités et Perspectives
La première journée a offert une plongée approfondie dans la complexité des migrations au Tchad. Les experts de l'OIM ont mis en lumière les multiples facteurs à l'origine de ces mouvements de population, soulignant notamment les impacts du conflit du Darfour, de la sécheresse récurrente et des opportunités économiques limitées dans certaines régions. Les participants ont pu ainsi mieux comprendre les profils variés des migrants tchadiens, allant des jeunes en quête d'un avenir meilleur aux familles entières fuyant les violences. Les discussions ont également porté sur les itinéraires migratoires, souvent longs et dangereux, empruntés par ces migrants, ainsi que sur les conséquences de ces déplacements pour les communautés d'origine et d'accueil. Les participants ont souligné l'importance de mettre en place des politiques migratoires cohérentes et de renforcer la coopération régionale pour faire face à ces défis complexes.
Jour 2 — Lundi 22 Juillet : Les Déplacements Forcés au Tchad
Les déplacements forcés au Tchad constituent une crise humanitaire complexe, alimentée par une multitude de facteurs interconnectés. Les conflits armés dans la région du Lac Tchad, notamment l'insurrection de Boko Haram, ont provoqué des vagues de déplacements massifs, forçant des centaines de milliers de personnes à abandonner leurs foyers. Les affrontements intercommunautaires, souvent liés à la compétition pour les ressources naturelles, ont également contribué à aggraver la situation. Les changements climatiques, tels que la sécheresse et les inondations, exacerbent les tensions et poussent les populations à migrer vers des zones plus sûres ou plus fertiles.
Les conséquences humanitaires de ces déplacements sont désastreuses. Les personnes déplacées vivent souvent dans des conditions précaires, dans des camps surpeuplés ou dans des communautés d'accueil déjà fragilisées. Elles sont confrontées à un accès limité à l'eau potable, aux soins de santé, à l'éducation et à la nourriture. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables aux violences sexuelles et basées sur le genre, à l'exploitation et à la traite.
Les réponses humanitaires apportées par les organisations internationales et les acteurs nationaux sont essentielles pour répondre aux besoins immédiats des populations déplacées. Cependant, ces réponses sont souvent insuffisantes pour faire face à l'ampleur de la crise. Il est urgent de trouver des solutions durables pour permettre aux personnes déplacées de retourner volontairement dans leurs foyers ou de s'intégrer dans leurs communautés d'accueil. Cela implique de s'attaquer aux causes profondes des déplacements, de renforcer la protection des civils, de promouvoir la réconciliation et la coexistence pacifique entre les communautés.
Jour 3 — Mardi 23 Juillet : La Mobilité Climatique au Tchad
Le troisième jour, les discussions ont porté sur la mobilité climatique au Tchad, avec la participation de la Direction de la Lutte contre les Changements Climatiques (DLCC) et la Direction de la Protection Civile (DPC). Les participants ont exploré l'impact du changement climatique sur les migrations, en particulier les déplacements causés par les catastrophes naturelles telles que les sécheresses et les inondations. Les experts ont présenté des études de cas et des données sur la mobilité climatique, soulignant la nécessité de stratégies d'adaptation et de résilience pour faire face à ces défis croissants.
Jour 4 — Mercredi 24 Juillet : La Gouvernance des Migrations au Tchad
La quatrième journée a été dédiée à la gouvernance des migrations, avec des présentations du Ministère des Affaires Étrangères et de l'OIM. Les discussions ont couvert les cadres politiques et législatifs régissant la migration au Tchad, y compris les Objectifs de Développement Durable (ODD), le Plan Mondial pour les Migrations (PMM), et les Indicateurs de Gouvernance des Migrations (IGM). Les participants ont examiné le rôle des travailleurs migrants et les efforts pour intégrer la migration dans les politiques de développement national. Cette session a également mis en évidence les initiatives visant à protéger les droits des migrants et à promouvoir une migration sûre et ordonnée.
Jour 5 — Jeudi 25 Juillet : La Diaspora et le Développement du Tchad
Le cinquième jour, le rôle de la diaspora tchadienne dans le développement national a été examiné. Les présentations du Ministère des Affaires Étrangères et de l'OIM ont mis en lumière les contributions économiques, sociales et culturelles de la diaspora. Les participants ont discuté des politiques de soutien et d'engagement de la diaspora, ainsi que des projets phares et des initiatives réussies. Cette session s'est conclue par un examen des apprentissages et une synthèse des discussions précédentes.
Jour 6 — Lundi 29 Juillet : Les Enjeux de la Protection des Migrants
La sixième journée a porté sur les enjeux de la protection des migrants, avec la participation de l'OIM, de l'UNICEF et du PNUD. Les discussions ont abordé les droits et les protections accordés aux migrants, les mécanismes de retour et de réintégration, ainsi que les programmes AVRR (Assisted Voluntary Return and Reintegration). Les participants ont exploré les collaborations entre différentes organisations pour assurer la protection des migrants et soutenir leur réintégration socio-économique.
Jour 7 — Mardi 30 Juillet : La Traite des Personnes et le Trafic Illicite des Migrants
Le septième jour a été consacré à la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants, en collaboration avec l'OIM, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme (HCDH), l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) et le Ministère de la Justice. Les discussions ont porté sur les cadres légaux et les actions de lutte contre ces crimes. Les participants ont examiné des études de cas et des témoignages de victimes, ainsi que des stratégies de prévention et d'intervention pour protéger les victimes et poursuivre les trafiquants.
Jour 8 — Mercredi 31 Juillet : Remise des Certificats et Clôture
La dernière journée a été marquée par la cérémonie de remise des certificats, reconnaissant les efforts et l'engagement des participants tout au long du programme. Les discours de clôture ont souligné les principaux enseignements des sessions et l'importance de continuer à travailler ensemble pour relever les défis migratoires. Les participants ont également eu l'occasion de réseauter et d'échanger des idées pour des collaborations futures. Une évaluation du programme a été réalisée pour recueillir les retours des participants et identifier les améliorations possibles pour les sessions futures.
Ce programme intensif a offert une plateforme précieuse pour l'échange de connaissances et de bonnes pratiques entre les différents acteurs impliqués dans la gestion des migrations au Tchad. Les discussions et les présentations ont permis de mieux comprendre les défis complexes liés à la migration et d'explorer des solutions innovantes pour y répondre efficacement.